‘A’A’ Presents LafargeHolcim Awards Prize Winners | Next Generation
LOCAL ECONOMY AND TECHNOLOGY � ÉCONOMIE ET TECHNOLOGIE LOCALES Quel a été l’impact des LafargeHolcim Awards sur vos débuts professionnels en tant qu’architecte ? Ils ont donné une forte impulsion à mon parcours tant professionnel que personnel. Être reconnu par la Fondation LafargeHolcim m’a conforté dans mes recherches en cours sur les infrastructures invisibles à São Paulo et j’ai pu consolider les prochaines étapes du projet qui m’a valu une récompense. Grâce au soutien de l’Université de São Paulo, j’ai également pu concevoir, dans la deuxième plus grande favela de la ville, un prototype à l’échelle 1:1 : la « everyday HOUSE ». Le but était de permettre aux habitants de la reproduire par leurs propres moyens pour améliorer la qualité environnementale des territoires autoconstruits à croissance rapide. Et ils ont déjà commencé à le faire ! Ce processus de conception a de plus été présenté aux 11 e et 12 e Biennales d’architecture de São Paulo, sans parler de toutes les conférences et publications à travers le monde. Selon vous, quels sont les principaux leviers d’action, dans le secteur industriel, pour promouvoir une construction plus durable et engagée ? Il est absolument primordial que le secteur industriel travaille en étroite collaboration avec les architectes, les penseurs, les universités, les gouvernements, les ONG et la société civile. J’emploierai donc le pronom « nous » pour désigner ces leviers d’action, c’est-à-dire un réseau de décideurs organisé de manière idéale. Il est évident que nous devons faire de l’industrie et de l’architecture un appareil simple, reproductible, ajustable et qui s’adapte au contexte. L’industrie ne doit pas se limiter à la production de biens matériels, mais embrasser l’« immatériel » (les méthodes et les technologies) – et toujours dans le respect du rôle du design. Pensez par exemple un moteur aux performances exceptionnelles comparé à une voiture mal conçue. En outre, les actions doivent contrebalancer certains paradigmes : mondial vs local, machine vs humain, général vs particulier (contexte, climat, composants et matériaux), neuf vs rétrofit, monofonctionnel vs multifonctionnel, immuable vs adaptable, exclusif vs accessible à tous et utilisateur vs utilisabilité. À la question posée par la Biennale de Venise « Comment vivre ensemble ? », j’ajouterais : « Comment construire un avenir ensemble ? » Quelques mots sur vos projets et sujets de recherche actuels ? Mes recherches et mes projets ont toujours porté sur les interstices urbains, définis comme des espaces négligés, à la fois sources de conflits et offrant pourtant des possibilités multiples. J’ai terminé ma thèse sur le sujet, intitulée « Une São Paulo pour le futur », où j’adopte une approche empirique et prospective de la conception d’une infrastructure invisible efficace à São Paulo, basée sur des paramètres morphologiques, environnementaux et sociaux. En dehors de cela et de mon rôle de membre du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de São Paulo (CAU/SP), je prépare actuellement la prochaine étape de mon projet dans les favelas : la mise en ligne d’un guide DIY présentant des méthodes d’autoconstruction plus durables. « COMMENT CONSTRUIRE UN AVENIR ENSEMBLE ? » — Eduardo Pizarro Architecte, urbaniste et professeur, São Paulo, Brésil. 1 er prix Student Poster Competition, LafargeHolcim Forum, 2016 Ambassadeur des LafargeHolcim Awards en Amérique Latine LAFARGEHOLCIM AWARDS NEXT GENERATION
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